Livre d'artiste
tataki-zomé
Chemins d’enfance de Nepticules dorées
Arboretum de Tervueren, le 18 janvier 2015
Sur ces feuilles de ronce sont gravés
les chemins d’enfance de Nepticules dorées,
tout petits papillons à tête ambrée.
Sur chacune, une maman papillonant pose un œuf opalin.
L’œuf éclos devient point d’origine d’une ligne argentée.
La mineuse se faufile entre les deux couches de la feuille
et, chemin faisant, elle grossit,
la piste diaphane qu’elle fraie s’élargit.
Car chaque chenille couleur miel savoure son itinéraire.
Elle le crée suivant son appétence,
suit la ligne droite de la nervure, les sinueux labyrinthes ,
ou le dangereux bord denté du limbe.
Quand vient le soleil d’été,
les mandibules du ver dodu débitent un croissant de lune
sous le ventre de la feuille.
Par cette interstice,
la chenille s’évade de sa sombre galerie minière,
se laisse choir au sol.
Elle s’y fabrique un léger cocon de soie blond.
Devenue nymphe, elle s’y love l’hiver.
Le printemps voit s’étirer hors du cocon et de la chrysalide
des ailes plumeuses aux reflets d’or.
Le papillon vole enfin de ses propres et soyeuses ailes,
Il va voir si les feuilles sont plus vertes ailleurs…
et devient voleur de grands chemins aériens.
Il dessine de ses ailes rayées de lumière des chemins
qui ne laissent plus de lignes gravées dans la chair de la feuille.
Comme le petit ver, quand je suis en chemin,
je dévore des yeux tout sur mon passage.
Par bonheur, cela ne me fait pas grossir à chaque pas.
Par malheur, cela ne me fait pas m’envoler.
Peut-être ne suis-je pas au bout de mon chemin d’enfance ?
Déambulant dans la forêt de Soignes le 24 décembre 2014,
je ne laisse que les éphémères traces de pas.
Mais je peux dessiner la ligne formée par ces pas,
ligne le long de laquelle j’ai glané les chemins d’enfance de nepticules dorées
Arboretum de Tervueren, le 18 janvier 2015
Sur ces feuilles de ronce sont gravés
les chemins d’enfance de Nepticules dorées,
tout petits papillons à tête ambrée.
Sur chacune, une maman papillonant pose un œuf opalin.
L’œuf éclos devient point d’origine d’une ligne argentée.
La mineuse se faufile entre les deux couches de la feuille
et, chemin faisant, elle grossit,
la piste diaphane qu’elle fraie s’élargit.
Car chaque chenille couleur miel savoure son itinéraire.
Elle le crée suivant son appétence,
suit la ligne droite de la nervure, les sinueux labyrinthes ,
ou le dangereux bord denté du limbe.
Quand vient le soleil d’été,
les mandibules du ver dodu débitent un croissant de lune
sous le ventre de la feuille.
Par cette interstice,
la chenille s’évade de sa sombre galerie minière,
se laisse choir au sol.
Elle s’y fabrique un léger cocon de soie blond.
Devenue nymphe, elle s’y love l’hiver.
Le printemps voit s’étirer hors du cocon et de la chrysalide
des ailes plumeuses aux reflets d’or.
Le papillon vole enfin de ses propres et soyeuses ailes,
Il va voir si les feuilles sont plus vertes ailleurs…
et devient voleur de grands chemins aériens.
Il dessine de ses ailes rayées de lumière des chemins
qui ne laissent plus de lignes gravées dans la chair de la feuille.
Comme le petit ver, quand je suis en chemin,
je dévore des yeux tout sur mon passage.
Par bonheur, cela ne me fait pas grossir à chaque pas.
Par malheur, cela ne me fait pas m’envoler.
Peut-être ne suis-je pas au bout de mon chemin d’enfance ?
Déambulant dans la forêt de Soignes le 24 décembre 2014,
je ne laisse que les éphémères traces de pas.
Mais je peux dessiner la ligne formée par ces pas,
ligne le long de laquelle j’ai glané les chemins d’enfance de nepticules dorées
pulpe de papier