A hauteur d'herbes...
"C’est en apprenant à voir en chaque herbe un individu original irremplacable et porteur de vie que l’homme peut s’apprendre lui-même
et comprendre qu’il en va là de la reconnaissance de sa propre vie.' " Denise Le Dantec
Résidence d'artiste à l'Association des Amis de l'Esparrou -Domaine de l'intime
avec la talentueuse artiste thai Narissara Pian www.narissnariss.com,
Programme Odyssée de l'ACCR https\://www.accr-europe.org/fr/les-residences/les-programmes/odyssee
Merci à Ilinca Martorell d'avoir rendu possible la résidence, et à Claire Baillat et Bertille de Swarte pour leur accueil
Découverte des cannes de Provence, des lavandes de mer, de la daturra, des flamants roses...
délectations des salicornes, obiones...
Perpignan et son superbe festival "Nature :Through her eyes"
https://naturethroughhereyes.com/fr/accueil
Merci à Narissara, Charles, Marthe et Annie pour les très bons moments et échanges
TRAVAIL à partir du livre " L'homme et les herbes", Denise Le Dantec - citations ci-dessous
..."je me plaisais à photographier les ombres des herbes. Connaître les choses par leur ombre peut paraître futile. ()Notre ombre est bien ce qui nous rattache à la terre et nous relie à la condition de mortels. En vérité, l'ombre nous fait comprendre que les choses les plus impénétrables sont réelles, solides, opaques, consistantes -éventuellement vivantes, comme le sont les herbes."
"L'herbe se soutient par la vertu de la discrétion et, en se soutenant, elle maintient de vastes parties de nos affaires qu'aucun ordre clos n'est en mesure de dominer.
Encore et encore, nous avons besoin d'éveil.
L'herbe ouvre à tous nos mondes, à tous nos temps, comme à toutes nos nécessités.
Sa verdeur est le gage de notre existence."
"Spontanément généreuse, sa vocation est pour ainsi dire bipolaire, invitant aussi bien au travail que, par le rassurant accueil de sa verdure, au repos, à la nonchalance, voire à la somnolence – tout comme à l'insouciance de la digression, de la marge et du hors-texte ()"
"Je vois bien que la flexibilité des herbes, entraînant leur balancement sous la brise, évoque celui du berceau balancé de-ci de-là, contribuant à ce singulier état de somnolence dans lequel, entre l'éveil et le sommeil, nous nous maintenons sans effort, sans en refuser la grâce.
Cet ondoiement est propice à la rêverie, au doux enchaînement des images...
()
un songe simple l'anime – semblable à la main somnolente du moine qui prolonge le texte d'une enluminure. L'herbe est ornement, parure sur un sol qui la multiplie ou la clairsème mais aussi imago – telle la plante originelle de Goethe ou le Silphion sacré des Grecs.
L'herbe constelle et reconstelle rythmiquement la terre sous l'effet de sa poussière germinative. Incessamment, dès la première poignée de pluie.
L'herbe se propage à la manière d'une onde extasiée. Elle s'exfolie en rutilantes germinations dans les marges, et le hors-texte se fait digression – prolongement non prémédité."
"Echappant au totalitarisme, l'herbe n'apparaît pas en un unique bloc. Ses configurations, toujours de l'ordre du multiple, procèdent d'une inventivité fraîche, sans cesse renouvelée."
"Je dis que son trait essentiel est la réconciliation de la nature et de la culture, du travail et du repos."